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uroruuue

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polo lacoste Les huées

IX LES TOMBEAUX DE SAINTDENIS. 83 Page 87 Les mille et un fantomes Le cadavre était tombé à terre en rendant unbruit sec, pareil à celui d'un sac d'ossements qu'on eût laissé tomber. Aussitôt un grand cri s'était élevé de tous côtés. A tel autre roi que ce, fût, oneût pu risquer un pareil outrage, mais à Henri IV, au roi du peuple, c'était presque un outrage au peuple, L'ouvrier sacrilège courait donc le plus grandrisque lorsque j'accourus à son secours. Dès qu'il vit qu'il pouvait trouver en moi un appui, il se mit sous ma protection. Mais, tout en le protégeant, jevoulus le laisser sous le poids de l'action infâme qu'il avait commise, Mes enfants, disje aux ouvriers, laissez ce misérable, celui qu'il a insulté est enassez bonne position làhaut pour obtenir de Dieu son châtiment. Puis, lui ayant repris la barbe qu'il avait arrachée au cadavre, et qu'il tenait toujours dela main gauche, je le chassai de l'église, en lui annonçant qu'il ne faisait plus partie des ouvriers que j'employais. polo lacoste Les huées et les menaces de sescamarades le poursuivirent jusque dans la rue, Craignant de nouveaux outrages à Henri IV, j'ordonnai qu'il fût porté dans la fosse commune, mais, jusquelà,le cadavre fut accompagné de marques de respect. Au lieu d'être jeté, comme les autres, au charnier royal, il y fut descendu, déposé doucement et couchéavec soin à l'un des angles . puis une couche de terre, au lieu d'une couche de chaux, fut pieusement étendue sur lui. La journée finie, les ouvriers seretirèrent, le gardien seul resta . c'était un brave homme que j'avais placé là, de peur que, la nuit, on ne pénétrât dans l'église, soit pour exécuter denouvelles mutilations, soit pour opérer de nouveaux vols . ce gardien dormait le jour et veillait de sept heures du soir à sept heures du matin. Il passaitla nuit debout, et se promenait pour s'échauffer, ou assis près d'un feu allumé contre un des piliers les plus proches de la porte, Tout présentait dans labasilique l'image de la mort, et la dévastation rendait cette image de la mort plus terrible encore, Les caveaux étaient ouverts et les dalles dresséescontre les murailles . survetement lacoste pas cher homme, les statues brisées jonchaient le pavé de l'église, çà et là, des cercueils éventrés avaient restitué les morts, dont ils croyaientn'avoir à rendre compte qu'au jour du jugement dernier. Tout enfin portait l'esprit de l'homme, si cet esprit était IX LES TOMBEAUX DE SAINTDENIS. 84Page 88 Les mille et un fantomes élevé, à la méditation . s'il était faible, à la terreur. Heureusement le gardien n'était pas un esprit, mais une matièreorganisée, Il regardait tous ces débris du même oeil qu'il eût regardé une forêt en coupe ou un champ fauché, et n'était préoccupé que de compter les heuresde la nuit, voix monotone de l'horloge, seule chose qui fût restée vivante dans la basilique désolée, Au moment où sonna minuit et où vibrait le derniercoup du marteau dans les sombres profondeurs de l'église, il entendit de grands cris venant du côté du cimetière, Ces cris étaient des cris d'appel, delongues plaintes, de douloureuses lamentations. Après le premier moment de surprise, il s'arma d'une pioche et s'avança vers la porte qui faisaitcommunication entre l'église et le cimetière, mais, cette porte ouverte, reconnaissant parfaitement que ces cris venaient de la fosse des rois, il n'osaaller plus loin, referma la porte, et accourut me réveiller à l'hôtel où je logeais. Je me refusai d'abord à croire à l'existence de ces clameurs sortant dela fosse royale, mais, comme je logeais juste en face de l'église, le gardien ouvrit ma fenêtre, et, au milieu du silence troublé par le seul bruissement dela brise hivernale, je crus effectivement entendre de longues plaintes qui me semblaient n'être pas seulement la lamentation du vent.